Approche developpementale

« L’adaptation de la personne s’effectue en fonction de l’interaction de nombreux facteurs. Nous devons considérer les facteurs individuels d’une personne qui appartient à une famille et dont l’histoire est influencée par l’environnement. L’évaluation des capacités adaptatives passe par ces différents facteurs. »

— Gilles Bergeron

En psychoéducation, l’approche développementale met l’accent sur la compréhension du développement global de l’enfant. Cela signifie qu’on ne s’attarde pas uniquement à une difficulté ou à un comportement précis, mais qu’on cherche à comprendre l’enfant dans sa globalité, en tenant compte de ses caractéristiques individuelles et de son interaction avec l’environnement.

Les sphères du développement

Le développement de l’enfant comprend plusieurs sphères interreliées :

• Cognitive
• Affective
• Sociale
• Motrice

Chacune de ces sphères évolue selon des stades bien documentés par la science. Ces stades représentent les grandes étapes que l’on s’attend généralement à ce qu’un enfant franchisse vers un certain âge.

Mais attention : le développement n’est pas linéaire. Il peut être influencé — positivement ou négativement — par une multitude de facteurs, parfois hors de notre contrôle. En voici quelques exemples :

• Des stresseurs : pandémie (COVID-19), deuil, séparation, difficultés financières, etc.
• La génétique : prédisposition à certains troubles ou maladies.
• La composition familiale : conflits familiaux, nombre d’enfants, style éducatif des parents, valeurs transmises, etc.
• Le contexte social : manque de places en garderie, pression sociétale, augmentation du coût de la vie, etc.

Donc, tout influence tout ?

Oh que oui !

Tu veux une preuve ? Regarde ce schéma et essaie de suivre les flèches… Oui, ça donne un peu mal à la tête ? Pas de souci, je t’explique ça avec une petite analogie.

L’enfant, comme une plante

Imagine que ton enfant est une plante. Chaque plante est unique : certaines fleurissent, d’autres produisent des fruits, certaines grandissent très vite, d’autres plus lentement. Mais aucune plante ne peut se développer sans conditions favorables. Certaines ont besoin de plus de soleil, d’eau, de nutriments ou de stabilité. Et si une plante ne pousse pas comme prévu, on ne l’accuse pas de “faire exprès”. Elle ne fait pas semblant de ne pas pousser pour “manipuler” ou “tester les limites”. On ne va pas lui crier après pour qu’elle pousse plus vite, ni la menacer de la jeter si elle ne produit pas de fleurs… Non, on va plutôt se poser des questions :

• Est-ce que je l’ai plantée au bon endroit ?
• A-t-elle assez de lumière ?
• Est-ce que je l’arrose trop ou pas assez ?
• Est-ce que je l’ai déplacée trop souvent ?

Et si on ne trouve pas, on demande conseil à quelqu’un qui s’y connaît — notre mère au pouce vert, un spécialiste, un jardinier.

Et si ton enfant ne “poussait” pas comme prévu ?Par exemple : ton enfant a de la difficulté à suivre plus de deux consignes simples, alors qu’il “devrait” selon son âge. Ton premier réflexe serait-il de lui dire :« Voyons, qu’est-ce que tu ne comprends pas ? » ou « Tu n’écoutes jamais, fais un effort ! »…ou plutôt de te demander :« Qu’est-ce qui pourrait expliquer cette difficulté ? »« Que se passe-t-il dans son environnement, ou dans son développement, qui pourrait influencer son comportement ? »
Changer notre regard sur le comportement d’un enfant, c’est déjà commencer à le soutenir dans son développement